Pour cette pièce, Marine Mane développe une partition tissée autour d'une œuvre-mémoire des gestes d'humanités, avec le compositeur Karl Naegelen.
“Nous tissons une existence faite d’accros, de trames, de broderies, de noeuds, de trous reprisés, de mailles perdues, avec des fils, tendus et distendus, qui nous sont transmis et que nous agençons à notre tour. Une des premières formes artistiques inventées par l’homme viendrait du geste de tisser. J’aime à imaginer cette oeuvre première comme une mémoire du monde, matrice de notre humanité et maillage idéal de nos cultures. Chaque oeuvre créée à sa suite pourrait alors être envisagée comme un palimpseste, fonctionnant par transformation ou par imitation. La recomposition actuelle de ces fils tissés qui constituent notre mémoire fait symbole, nous invitant à concevoir notre élasticité comme une adaptation perpétuelle. Ce tissu que j’imagine s'entrelacer devant nos yeux par les gestes de la musique et de la danse, gestes physiques, composition visuelle, chorégraphie sonore. La partition musicale elle-même, en tant que forme écrite, reprendra les motifs de cette forme de notation.”
Marine Mane, novembre 2019