Decay

Decay

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Partage

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Création le 2 mars 2022 à l'Opéra national de Lorraine (Nancy)

40 MINUTES / 24 ARTISTES CHORÉGRAPHIQUES

Photo  © Laurent Philippe

Conception et chorégraphie
Tatiana Julien
Création musicale et sonore
Gaspard Guilbert
Création lumière
Kevin Briard
Assistante chorégraphique
Clémence Galliard
Costumes
Catherine Garnier avec la participation de l'Atelier costumes du CCN - Ballet de Lorraine
Conception et chorégraphie
Tatiana Julien
Création musicale et sonore
Gaspard Guilbert
Création lumière
Kevin Briard
Assistante chorégraphique
Clémence Galliard
Costumes
Catherine Garnier avec la participation de l'Atelier costumes du CCN - Ballet de Lorraine

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J’aimerais construire la pièce Decay comme un grand ralentissement généralisé et partagé par les 24 danseurs du ballet. Je pense à la distance de freinage de l’avion sur sa piste d’atterrissage, à l’inertie du paquebot en face de l’iceberg, à l’urgence d’inverser le cours des choses. Je conçois Decay comme une ode à la lenteur, devant l’injonction à aller toujours plus vite. Comme un retour en arrière nécessaire, en réponse à la ruée en avant. C’est une lenteur qui se révèlera dans l’agitation de l’ensemble. 

Dans Decay, on verra aussi réapparaitre le souvenir de ce qui n’est plus, les éclats de la mémoire au moment de l’explosion. Les images des corps passés et présents, qui semblent s’évaporer dans le futur. Nous puiserons pour cela dans la mémoire des danseurs et dans celle de la compagnie. 

Decay, c’est le déclin du jour, de la course vaine, du temps qui passe. C’est le jardinier qui regarde l’éclosion des fleurs et leur putréfaction, lente et progressive, dans le moindre détail. C’est le songe qui peut tourner au cauchemar. C’est l’atomisation du mouvement, devenu aussi dilaté qu’un long rire dans l’inertie de la pensée, de l’ennui. C’est la sueur après l’effort qui n’est plus à fournir.

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Tatiana Julien

Diplômée du CNSMDP et de l’université Paris VIII, Tatiana Julien devient interprète pour la Cie 7273, Nathalie Pernette, Thomas Lebrun ou encore Sylvain Prunenec. Aujourd’hui elle danse pour Olivia Grandville et Boris Charmatz.

En 2011, elle fonde sa compagnie, INTERSCRIBO. À la croisée des langages, la compagnie explore des formes spectaculaires hybrides pour plateau et in-situ, mêlant professionnels et amateurs, et qui s’interrogent sur l’engagement de l’artiste dans le monde et la place du spectateur/ citoyen. Les créations, souvent adaptées à l’architecture des lieux, proposent des dispositifs engageant pour le public et déploient le fantasme d’une danse qui se contamine, partout, tout le temps, une danse qui suscite de l’empathie. Le son, la lumière, et le texte sont des éléments primordiaux. Le corps s’engage dans ces paysages immersifs comme un cri perçant, traversé par son contexte, chargé d’une force vitale persistante.

Les premières créations de la compagnie, la Mort & l’Extase, Douve, Ruines et Initio, opéra chorégraphique sont d’abord des formes aux abords de l’expressionnisme, dans une écriture chorégraphique ciselée, verbale et incarnée. Les pièces plus récentes Turbulence – installation chorégraphique au casque pour espaces non-dédiés -, Soulèvement – un solo sur la résistance en dispositif bi-frontal -, et  A F T E R – création pour huit interprètes (reportée à cause de la situation sanitaire) dans une scénographie d’effondrement -, poursuivent l’exploration d’une danse manifeste, pleine et engagée, cette fois sous des formes plus performatives et avec l’intégration et l’immersion du public dans la scénographie.

Dans le cadre du projet européen Dancing Museums la compagnie invente un temps fort pour la danse intitulé la Cité (éphémère) de la danse. Elle y invite différents chorégraphes à performer l’utopie d’une cité de la danse en lien avec les habitants. Tatiana Julien a créé au Musée du Louvre la performance Prière de ne pas détruire et Monumenta dans la Nef du Grand Palais. Elle a également performé à la National Gallery à Londres, au musée Boijmans à Rotterdam, à la Gemälde Galerie à Vienne, au museo Civico, au musée d’Arte Sella en Italie, et à l’INHA à Paris.