Programme 2 : Trisha Brown & Tatiana Julien

Programme 2 : Trisha Brown & Tatiana Julien

-

Partage

Partage

2, 3, 4 mars 2022 à 20h / 6 mars 2022 à 15h
à l'Opéra national de Lorraine

Ce programme croisé fera se rencontrer le nouveau et l’ancien, avec la recréation d’un classique de la fin du siècle dernier, et une nouvelle création d’une chorégraphe invitée bien ancrée dans le présent.

D’un coté, Twelve Ton Rose, créée en 1996 par la Trisha Brown Company, fera la part belle à la musique d’Anton Webern, dont la chorégraphie est directement inspirée. Des extraits de plusieurs opus qui semblent presque perturber les corps, créant une danse surprenante qui dévoile au spectateur l’immense affinité entre Brown et le compositeur autrichien. De l’autre, Decay, une pièce résolument actuelle où Tatiana Julien tient à explorer l’idée de ralentissement, comme une réaction à un monde à la rapidité grandissante. Un retour à l’idée trop mal perçue de prendre son temps, et une rassurante célébration de l’oisiveté au coeur de l'agitation.



Twelve Ton Rose

Chorégraphie : Trisha Brown
Musique : Anton Webern
Interprétation live : Musiciens de l'Opéra national de Lorraine

Twelve Ton Rose, créée en 1996 par  Trisha Brown, fera la part belle à la musique d’Anton Webern, dont la chorégraphie est directement inspirée. Des extraits de plusieurs opus qui semblent presque perturber les corps, créant une danse surprenante qui dévoile au spectateur de l'immense affinité entre Brown et le compositeur autrichien.


« Twelve Ton Rose (1996) est la seconde pièce du « cycle musical » de Trisha Brown sur une musique d’Anton Werben (Opus 5, 7 et 28). Le titre est un jeu de mot inspiré de twelve ton rows (dodécaphonisme), une technique de composition musicale imaginée et développée par Arnold Schönberg et utilisée de manière récurrente par Webern. Dans une suite de pièces d’ensemble, de duos et de soli, la chorégraphie développe une relation évidente et poétique avec la structure musicale. A l’instar de Webern, Trisha Brown et sa compagnie ont développé un grand intérêt pour le contrepoint et ses nombreuses possibilités expérimentales. La chorégraphe avait remarqué la dissolution /répétitive/ de la partition et s’en inspirera pour sa chorégraphie, en laissant le mouvement remplir les silences, ou en laissant la musique compléter l’immobilité. Dans de nombreux projets précédents, la compagnie avait construit tout un corpus de phrases chorégraphiques, tirées d’une pièce définie mais pouvant également être intégrée dans d’autres pièces du répertoire. Pour Twelve Ton Rose, les lignes centrales présentent un mouvement unique à la pièce, pendant que le reste des mouvements puisent leurs sources dans le vaste répertoire de Trisha Brown , multipliées, superposées, télescopées, étirées et condensées. Le résultat est une chorégraphie s’écartant des fortes tendances tonales centrales du compositeur vers un style plus abstrait et lyrique. »

Kathleen Fisher



© CCN - BdL

Decay - création

Chorégraphie : Tatiana Julien

« J’aimerais construire la pièce Decay comme un grand ralentissement généralisé et partagé par les 25 danseurs du ballet. Je pense à la distance de freinage de l’avion sur sa piste d’atterrissage, à l’inertie du paquebot en face de l’iceberg, à l’urgence d’inverser le cours des choses. Je conçois Decay comme une ode à la lenteur, devant l’injonction à aller toujours plus vite. Comme un retour en arrière nécessaire, en réponse à la ruée en avant. C’est une lenteur qui se révèlera dans l’agitation de l’ensemble. 

Dans Decay, on verra aussi réapparaitre le souvenir de ce qui n’est plus, les éclats de la mémoire au moment de l’explosion. Les images des corps passés et présents, qui semblent s’évaporer dans le futur. Nous puiserons pour cela dans la mémoire des danseurs et dans celle de la compagnie. 

Decay, c’est le déclin du jour, de la course vaine, du temps qui passe. C’est le jardinier qui regarde l’éclosion des fleurs et leur putréfaction, lente et progressive, dans le moindre détail. C’est le songe qui peut tourner au cauchemar. C’est l’atomisation du mouvement, devenu aussi dilaté qu’un long rire dans l’inertie de la pensée, de l’ennui. C’est la sueur après l’effort qui n’est plus à fournir. »



Durée de la représentation : 1h30 (avec un entracte)

TARIFS

Tarif plein  : 1re cat. 35€  /  2e cat. 25€  /  3e cat. 17€.   
Tarif réduit* : 1re cat. 26€  /  2e cat. 18€  /  3e cat. 12€
Tarif Danceclub (nouveau) : 1re cat. 23€  /  2e cat. 15€  /  3e cat. 10€

Autres tarifs


Renseignements et réservations : billetterie@ballet-de-lorraine.eu / T. 03 83 85 69 08
Réservation en ligne
Mesures sanitaires en place à l'Opéra national de Lorraine

Autour du programme :


BORD DE SCENE 
Mercredi 2 mars après la représentation
A l’issue de la première représentation, Tatiana Julien et des membres de l'équipe de la Trisha Brown Dance Company, accompagnés par des danseurs de la compagnie, évoqueront leur travail et répondront aux questions du public.
Tarif : Gratuit

ÉCHAUFFEMENTS DU REGARD 
Jeudi 3 et vendredi 4 mars à 19h dans le foyer de l'Opéra national de Lorraine
Une heure avant la représentation, Joris Perez, artiste chorégraphique intervenant auprès des publics, donne quelques clés pour entrer dans le spectacle grâce à une expérimentation physique accessible à tous.
Durée : 30 minutes
Tarif : gratuit avec la réservation d’un billet pour la représentation à la même date (jauge limitée - inscription préalable)

ON S'OCCUPE DES ENFANTS 
Dimanche 6 mars à partir de 14h30
Parents, vous avez désormais le choix ! Lors des représentations du dimanche, vous pouvez soit assister au spectacle avec vos enfants, soit nous les confier pour un atelier de pratique autour du programme présenté, animé par Joris Perez, artiste chorégraphique intervenant auprès des publics. Un autre moyen de partager la saison en famille !
Atelier ouvert aux enfants de 4 à 10 ans (nombre limité)
Lieu : CCN – Ballet de Lorraine (à 2 pas de l’Opéra national de Lorraine)
Durée : le temps de la représentation
Tarif : 5 euros/enfant avec la réservation par l’adulte accompagnateur d’un billet pour la représentation à la même date (inscription obligatoire)
-

Les chorégraphes

© Marc Ginot

Trisha Brown

Chorégraphe et danseuse parmi les plus honorées et les plus influentes de son temps, Trisha Brown a révolutionné le monde de l’art. Élève d’Anna Halprin, elle participe aux ateliers de composition chorégraphique donnés par Robert Dunn deux figures qui ont grandement contribué à la ferveur créative qui a marqué les années 1960 à New York. Elle mène des recherches actives sur le mouvement, s’appliquant à dénicher l’extraordinaire dans les perceptions quotidiennes et transformant le tout en expériences et improvisations gestuelles.

Avec la création de la Trisha Brown Dance Company en 1970, la chorégraphe entame quarante ans de recherche artistique et d’expérimentation continue. Créatrice de plus de 100 chorégraphies et de 6 opéras, elle est également reconnue comme artiste plasticienne: depuis ses premières œuvres, pionnières dans le paysage urbain du centre-ville de SoHo, ses dessins ont été présentés dans nombreuses expositions et musées. Dans les années 1970, alors que Trisha Brown cherche à inventer un langage de mouvement abstrait, ce sont principalement les galeries d’art, les musées et les expositions internationales qui présentent son travail. Le vocabulaire du mouvement développé par Trisha Brown et les nouvelles méthodes d’entraînement qu’elle et ses danseurs ont adoptées marquent profondément la pratique de la danse au niveau international, aujourd’hui encore. Passée maître dans le travail collaboratif, Trisha Brown utilise son propre corps, son langage et ses images pour susciter et catalyser les improvisations de ses danseurs, qu’elle parvient à structurer sous forme de chorégraphie. La carrière de Trisha Brown prend un tournant décisif en 1979, lorsqu’elle abandonne les contextes non traditionnels pour travailler sur des scènes plus institutionnelles dédiées à la danse : les proscéniums des salles de théâtre.

Trisha Brown a reçu la plupart des prix remis aux chorégraphes contemporains. Elle a été, entre autre, la première femme à recevoir le très convoité MacArthur’Genius’Grant (1991). Elle a également été lauréate de plusieurs bourses, de nombreux doctorats honirifiques, et de prix tels que le Dorothy et Lillian Gish pour sa «contribution exceptionnelle à la beauté et à la jouissance, à la compréhension de la vie de l’humanité».

Aujourd’hui, la Trisha Brown Dance Company perpétue l’héritage de Trisha Brown à travers le programme Trisha Brown: In Plain Site, qui inscrit ses spectacles dans des contextes autres que le théâtre comme des sites de plein air, des musées ou des galeries. La compagnie s’attache également à reconstituer et remonter les œuvres majeures de la chorégraphe créées dans la phase « proscénium » entre 1979 et 2011. Elle gère en parallèle de vastes archives : cahiers de notes, correspondances, critiques, ainsi qu’un exceptionnel catalogue d’images qui témoigne d’un travail de création méticuleux sur plusieurs décennies.



© Aurélien Avril

Tatiana Julien

Diplômée du CNSMDP et de l’université Paris VIII, Tatiana Julien devient interprète pour la Cie 7273, Nathalie Pernette, Thomas Lebrun ou encore Sylvain Prunenec. Aujourd’hui elle danse pour Olivia Grandville et Boris Charmatz.

En 2011, elle fonde sa compagnie, INTERSCRIBO. À la croisée des langages, la compagnie explore des formes spectaculaires hybrides pour plateau et in-situ, mêlant professionnels et amateurs, et qui s’interrogent sur l’engagement de l’artiste dans le monde et la place du spectateur/ citoyen. Les créations, souvent adaptées à l’architecture des lieux, proposent des dispositifs engageant pour le public et déploient le fantasme d’une danse qui se contamine, partout, tout le temps, une danse qui suscite de l’empathie. Le son, la lumière, et le texte sont des éléments primordiaux. Le corps s’engage dans ces paysages immersifs comme un cri perçant, traversé par son contexte, chargé d’une force vitale persistante.

Les premières créations de la compagnie, la Mort & l’Extase, Douve, Ruines et Initio, opéra chorégraphique sont d’abord des formes aux abords de l’expressionnisme, dans une écriture chorégraphique ciselée, verbale et incarnée. Les pièces plus récentes Turbulence – installation chorégraphique au casque pour espaces non-dédiés -, Soulèvement – un solo sur la résistance en dispositif bi-frontal -, et  A F T E R – création pour huit interprètes (reportée à cause de la situation sanitaire) dans une scénographie d’effondrement -, poursuivent l’exploration d’une danse manifeste, pleine et engagée, cette fois sous des formes plus performatives et avec l’intégration et l’immersion du public dans la scénographie.

Dans le cadre du projet européen Dancing Museums la compagnie invente un temps fort pour la danse intitulé la Cité (éphémère) de la danse. Elle y invite différents chorégraphes à performer l’utopie d’une cité de la danse en lien avec les habitants. Tatiana Julien a créé au Musée du Louvre la performance Prière de ne pas détruire et Monumenta dans la Nef du Grand Palais. Elle a également performé à la National Gallery à Londres, au musée Boijmans à Rotterdam, à la Gemälde Galerie à Vienne, au museo Civico, au musée d’Arte Sella en Italie, et à l’INHA à Paris.