Avec a Folia, Marco da Silva Ferreira part d'un phénomène social du XVe siècle pour explorer les concepts d'extase, d'euphorie et de rébellion collective, comme moteurs de construction culturelle, politique et artistique.
La Folia, pilier musical de la Renaissance, trouve son origine dans un rassemblement populaire né au Portugal où des bergers et des bergères dansaient d’une manière rapide et confuse, en portant sur leurs épaules des hommes habillés en femmes. D'origine rurale, liée aux rituels de fécondité, aux fêtes, à la musique et à la danse, elle finit rapidement par marquer aussi les festivités des cours des royaumes, notamment dans le sud de l'Europe.
Folia est née, en portugais, de l'association du mot fole - le soufflet pour attiser le feu, proche éthymologiquement de fôlego - le fait d'inspirer de l'air, et de folga - le jour de repos ou de loisirs.
La folião/foliona - la personne en réjouissance, en dehors du labeur, s'autorise à se remplir la tête et les poumons d'air et se comporte avec une apparente folie. Ce réseau historique de directions, de sens et de métaphores reflète la pertinence et même la pulsion de ce phénomène dans le passé et, sur un ton provocateur, dans le présent.
A partir de ce contexte historique, le chorégraphe fait une rencontre fictive entre la fête portugaise et les danses contemporaines.
Durée : 1 heure
Marco da Silva Ferreira est né en 1986 à Santa Maria da Feira (Portugal). En 2010, il obtient son diplôme en physiothérapie à l’Institut Piaget, Gaia.
Interprète professionnel depuis 2008, Marco a dansé pour André Mesquita, Hofesh Shechter, Sylvia Rijmer, Tiago Guedes, Victor Hugo Pontes, Paulo Ribeiro, entre autres. Il a travaillé comme assistant artistique de Victor Hugo Pontes sur les œuvres Fall et Se alguma vez precisares da minha vida, vem e toma‑a en 2014, puis comme assistant chorégraphique dans la pièce de théâtre Hamlet de Mala Voadora.
Son travail de chorégraphe s’est développé autour des pratiques urbaines, dans une réflexion continue sur le sens des danses émergentes de nos jours, à travers un expressionnisme abstrait et très autobiographique.
Sa carrière prend un tournant avec HU ® MANO (2013) présenté lors des Aerowaves Priority Companies (2015) et qui fut joué dans plusieurs festivals internationaux : à Barcelone (Mercat des las Flores), à Paris (Atelier de Paris/CDCN - June Events), à Rio de Janeiro (Festival Panorama), au Théâtre de danse de Lublin (Pologne), à Londres (The Place - Festival de la monnaie), à Meylan (Théâtre Hexagone), à Grenoble (concours (re) connaissance), à Lyon (Les SUBS).
En 2016, Marco présente BROTHER au Teatro Municipal do Porto et à Sofia en 2018 (Aerowaves Priority Companies). Il crée en 2019 BISONTE au Teatro Municipal do Porto, une pièce diffusée par la suite au Teatro Municipal São Luiz (Lisbonne), à Charleroi Danse (Belgique), au PT’19 à Montemor-o-novo (Portugal) puis en 2020 en France (Toulouse, Bordeaux, Lyon et Paris). SIRI (2021) est un projet en collaboration avec le cinéaste Jorge Jácome présenté au Festival Dias da Dança à Porto. Un spectacle soutenu par la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre du programme New Settings.
En 2022, il est invité par la compagnie de danse sud-africaine Via Katlehong à créer le spectacle Via Injabulo avec le chorégraphe Amala Dianor. La même année, il crée la pièce Fantasie Minor, produite par le CCN de Caen, et C A R C A Ç A.
En 2024, Marco crée a Folia à l’Opéra national de Lorraine (Nancy) avec le CCN - Ballet de Lorraine.
En 2018–2019, Marco a été Artiste Associé au Teatro Municipal do Porto, puis de 2019 à 2021 au Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie.