Répétition publique de la cie Li(luo) - Camille Mutel

Répétition publique de la cie Li(luo) - Camille Mutel

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Partage

jeu. 16 février 2023 — 19h

CCN - Ballet de Lorraine

jeu. 16 février 2023 — 19h

Partage

Jeudi 16 février 2023 à 19h au CCN - Ballet de Lorraine


Pourtant chacun tue ce qu'il aime

Conception et chorégraphie : Camille Mutel
Danse : Kerem Gebelek Philippe Chosson
Dramaturgie : Thomas Schaupp
Lumières : Philippe Gladieux
Costumes : KASPERSOPHI
Scénographie : Kasper Hansen
Travail sonore : Jean-Philippe Gross
Régie générale : Gildas Goujet
Assistante à la chorégraphie : Caroline Simonin
Directrice de production : Aurélie Martin
Administratrice : Estelle Saintagne


Pourtant chacun tue ce qu’il aime, la prochaine création de Camille Mutel, s’inscrit dans le cycle intitulé La Place de l’autre. Commencée avec Not I, solo intime et minimaliste qui prend peu à peu la forme d’une composition plastique, cette quadrilogie interroge le geste comme ce qui relie à l’autre. Camille Mutel fait de ce nouveau duo une pièce d’automne, saison transitoire qui voit mourir pour mieux renaître. Elle s’inspire de ses couleurs chaudes, de ce que la perte porte de beau et de possibilité d’allégement. Elle axe sa recherche sur la manière dont presque inéluctablement se maintenir en vie implique la mort d’autres espèces, et s’intéresse particulièrement au geste de tuer pour se nourrir. Elle mène une enquête dans les villages, rencontre les habitants et découvre les rituels qui souvent appartiennent au patrimoine rural : la mise à mort de l’agneau ou du lapin, la pêche à la mouche, mais aussi la cueillette ou le temps de la semence. En mettant à distance et en transmuant ces gestuelles, elle en fait un acte chorégraphique qui rend compte de l’interdépendance entre les systèmes du vivant.

Après avoir suivi un apprentissage approfondi de la cérémonie de thé au Japon, Camille Mutel déplace son geste d’artiste chorégraphe vers celui d’une artiste du geste. Aujourd’hui son travail questionne le processus d’écriture d’un rite laïque. À savoir comment transformer un acte du quotidien en un geste artistique. Elle prend comme point d’ancrage le territoire des Vosges, dont elle est originaire.

Le projet consiste à interroger, à travers la gestuelle spécifique du patrimoine rural, le lien qui unit l’homme, l’animal et la nourriture. La chasse, la pêche, l’élevage posent des questions éthiques à notre société contemporaine. Depuis plusieurs années il est interdit de tuer le cochon autrement qu’à l’abattoir. Les pratiques « chez l’habitant » dérangent. C’est un patrimoine millénaire qui semble condamné à disparaître peu à peu. Camille Mutel va partir à la rencontre d’habitant.e.s pratiquant encore ces gestes du patrimoine rural. Chasseur. se.s, agriculteur.trice.s, pêcheur.se.s amateur.e.s ou professionnel.le.s,. La chorégraphe va provoquer l’échange en se rendant à des manifestations, des marchés de producteurs, des fêtes de villages.

Les premiers entretiens auront pour objet de cerner les enjeux actuels de la relation à l’animal, au geste et à la nourriture.

Dans un deuxième temps, Camille Mutel sollicitera quelques-un.e.s d’entre eux. elles sur l’enseignement d’une de ces pratiques



Les répétitions publiques permettent d’entrer dans l’intimité du travail entre un chorégraphe et ses danseurs. Interactives, elles s’accompagnent d’échanges avec les spectateurs.

Durée : 1 heure

Gratuit - réservation conseillée

Réservation en ligne

Informations et réservations auprès de la billetterie : billetterie@ballet-de-lorraine.eu / T. 03 83 85 69 08
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Camille Mutel

Formée à la pratique du mouvement dansé d’Hervé Diasnas, Camille Mutel ressent un choc artistique à l’âge de 20 ans pendant un spectacle de danse butoh. Cette découverte changera définitivement son approche du corps et du mouvement. On la retrouve quelques années plus tard, au côté de Masaki Iwana, dans un solo salué par la critique Le Sceau de Kali. Pendant une période elle évolue dans les circuits alternatifs en France, en Italie et au Japon, fait du striptease et pose pour des photographes. La relation à soi et aux autres devient l’axe central de sa recherche.

Son solo Effraction de l’Oubli en 2010 lui permet de franchir le seuil de la reconnaissance institutionnelle avec la compagnie Li(luo) qu’elle dirige. Au fil des créations (Go, go, go said the bird — human kind cannot bear very much reality en 2015 et Not I en 2020) elle va s’entourer de collaborateurs, véritables rencontres humaines et artistiques, avec qui elle va progressivement affirmer la radicalité de son langage. Lauréate de la Villa Hors les murs en 2014, de la Villa Kujoyama et de l’aide à l’écriture de la Fondation Beaumarchais en 2019, son travail bénéficie d’une reconnaissance nationale et internationale.