Répétition publique de Twelve Ton Rose

Répétition publique de Twelve Ton Rose

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Partage

jeu. 23 septembre 2021 — 19h

CCN - Ballet de Lorraine

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jeu. 23 septembre 2021 — 19h

Partage

Jeudi 23 septembre 2021 à 19h au CCN - Ballet de Lorraine


Twelve Ton Rose, créée en 1996 par Trisha Brown, fera la part belle à la musique d’Anton Webern, dont la chorégraphie est directement inspirée. Des extraits de plusieurs opus qui semblent presque perturber les corps, créant une danse surprenante qui dévoile au spectateur de l'immense affinité entre Brown et le compositeur autrichien.


« Twelve Ton Rose (1996) est la seconde pièce du « cycle musical » de Trisha Brown sur une musique d’Anton Werben (Opus 5, 7 et 28). Le titre est un jeu de mot inspiré de twelve ton rows (dodécaphonisme), une technique de composition musicale imaginée et développée par Arnold Schönberg et utilisée de manière récurrente par Webern. Dans une suite de pièces d’ensemble, de duos et de soli, la chorégraphie développe une relation évidente et poétique avec la structure musicale. A l’instar de Webern, Trisha Brown et sa compagnie ont développé un grand intérêt pour le contrepoint et ses nombreuses possibilités expérimentales. La chorégraphe avait remarqué la dissolution /répétitive/ de la partition et s’en inspirera pour sa chorégraphie, en laissant le mouvement remplir les silences, ou en laissant la musique compléter l’immobilité. Dans de nombreux projets précédents, la compagnie avait construit tout un corpus de phrases chorégraphiques, tirées d’une pièce définie mais pouvant également être intégrée dans d’autres pièces du répertoire. Pour Twelve Ton Rose, les lignes centrales présentent un mouvement unique à la pièce, pendant que le reste des mouvements puisent leurs sources dans le vaste répertoire de Trisha Brown , multipliées, superposées, télescopées, étirées et condensées. Le résultat est une chorégraphie s’écartant des fortes tendances tonales centrales du compositeur vers un style plus abstrait et lyrique. »

Kathleen Fisher



Les répétitions publiques permettent d’entrer dans l’intimité du travail entre un chorégraphe et ses danseurs. Interactives, elles s’accompagnent d’échanges avec les spectateurs.

Durée : 1 heure

Entrée libre - port du masque obligatoire
Informations et réservations auprès de la billetterie : billetterie@ballet-de-lorraine.eu / T. 03 83 85 69 08


Photo © Julietta Cervantes

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Trisha Brown

Trisha Brown est née et a grandi à Aberdeen, Washington. Elle a obtenu son diplôme à l’université Mills d’Oakland en Californie en 1958, et après avoir étudié avec Anna Halprin et enseigné à l’université Reed de Portland dans l’Oregon, Trisha Brown s’installe à New York en 1961. Immédiatement immergée dans ce qui deviendra le phénomène post-moderne du Judson Dance Theater, ses recherches sur le mouvement dénichent l’extraordinaire dans le quotidien et remettent en question les idées reçues sur ce que constitue une performance. Dans ce « haut lieu de la révolution de la danse », Trisha Brown, ainsi que d’autres artistes partageant les mêmes idées, repousse les limites de la chorégraphie, et change irrémédiablement la danse moderne.

En 1970, Trisha Brown forme sa compagnie et explore le terrain de SoHo, son quartier adoptif, et crée Man Walking Down the Side of a Building (1970), et Roof Piece (1971). Sa première œuvre pour une scène traditionnelle, Glacial Decoy (1979), fut aussi sa première collaboration avec Robert Rauschenberg. Opal Loop/Cloud Installation #72503 (1980), créé avec Fujiko Nakaya, la designer de brume, est suivi de Son of Gone Fishin’ (1981), avec des décors de Donald Judd. Le désormais emblématique Set and Reset (1983), avec une musique originale de Laurie Anderson et un design visuel de Robert Rauschenberg, vient compléter le premier cycle complet de Trisha Brown, Unstable Molecular Structure. Ce cycle incarne le style fluide mais imprévisiblement géométrique qui, aujourd’hui encore, est typique de son œuvre. Trisha Brown commence alors sa série Valiant, très athlétique, dont les meilleurs exemples sont Newark (1987) et Astral Convertible (1989), deux pièces très fortes dans lesquelles elle pousse ses danseurs au bout de leurs limites physiques, tout en explorant les mouvements spécifiques aux hommes et aux femmes. S’ensuit alors l’élégant et mystérieux cycle Back to Zero, dans lequel Trisha Brown met moins l’accent sur la virtuosité extérieure afin d’explorer le mouvement inconscient. Ce cycle comprend Foray Forêt (1990), et For M.G.: The Movie (1991). Trisha Brown collabore une dernière fois avec Rauschenberg pour créer If you couldn’t see me (1994), dont elle danse dos au public pour la durée de la pièce.

Trisha Brown tourne ensuite son attention vers la musique classique et la production d’opéra, inaugurant ce que l’on appelle son cycle Musique. Une chorégraphie sur la monumentale Offrande Musicale de J.S. Bach, M.O. (1995) est acclamée comme un chef-d’œuvre par Anna Kisselgoff, critique du New York Times. Trisha Brown continue de travailler avec de nouveaux collaborateurs, dont l’artiste visuel Terry Winters et le compositeur Dave Douglas, avec qui elle crée El Trilogy (2000). Elle travaille alors avec une amie artiste de toujours, Elizabeth Murray, afin de créer PRESENT TENSE (2003) sur une musique de John Cage.

Trisha Brown entre dans le monde de l’opéra pour créer la chorégraphie de Carmen (1986) et diriger à nouveau L’Orfeo (1998) de Claudio Monteverdi. Depuis, Trisha Brown a dirigé quatre autres opéras, dont Luci Mie Traditrici (2001), Winterreise (2002), Da Gelo a Gelo (2006) et, plus récemment, Pygmalion (2010).

S’aventurant toujours sur de nouveaux terrains, Trisha Brown crée O zlożony/O composite (2004) pour trois étoiles de l’Opéra Ballet de Paris, travaillant avec Laurie Anderson et Jennifer Tipton, ses collaboratrices de longue date. Des incursions dans les nouvelles technologies donnèrent naissance au spirituel et sophistiqué I love my robots (2007), avec l’artiste et designer robotique japonais Kenjiro Okazaki. Son travail avec Pygmalion produit deux pièces de danse : L’Amour au théâtre (2009) et Les Yeux et l’âme (2011). La dernière œuvre de Trisha Brown, I’m going to toss my arms-if you catch them they’re yours (2011), est une collaboration avec l’artiste visuel Burt Barr, dont les décors frappants sont dominés par des ventilateurs industriels. La musique originale est de Alvin Curran.

En plus d’être une chorégraphe prolifique, Trisha Brown est une artiste visuelle accomplie, comme on a pu s’en rendre compte dans It’s a Draw (2002). Ses dessins ont été montrés dans des expositions, des galeries et des musées partout dans le monde, dont la Biennale de Venise, le Drawing Center de Philadelphie, le New Museum, White Cube, Documenta Xii, le Walker Art Center, le Centre Georges Pompidou, l’université Mills, le Musée d’art contemporain de Lyon, et le Museum of Modern Art. Trisha Brown est représentée par Sikkema Jenkins & Co. à New York.

Depuis 1961, Trisha Brown a créé plus de 100 œuvres de danse et est la première chorégraphe a recevoir le très convoité MacArthur Foundation Fellowship « Genius Award ». Elle a reçu bien d’autres honneurs dont cinq fellowships du National Endowment for the Arts, deux John Simon Guggenheim Fellowships, une médaille des Arts Créatifs en Danse de l’Université Brandeis, et elle a été nommée Grande Dame Veuve Clicquot. En 1988, Trisha Brown est nommée Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres par le gouvernement français. En Janvier 2000, elle est promue Officier et, en 2004, elle est une fois encore promue, cette fois au rang de Commandeur. En 1994, elle est récompensée par le Samuel H. Scripps American Dance Festival et, sur l’invitation du Président Bill Clinton, rejoint le National Council on the Arts de 1994 à 1997. En 1999, Trisha Brown reçoit le Prix des Arts du Gouverneur de l’Etat de New York et, en 2003, est honorée de la National Medal of Arts. Elle a l’honneur de servir en tant que Rolex Arts Initiative Mentor pour des jeunes artistes pour l’année 2010-11, et reçoit également le S.L.A.M. Action Maverick Award présenté par Elizabeth Streb, et le Capezio Ballet Makers Dance Foundation Award en 2010. Elle a reçu de nombreux doctorats honorifiques. Elle est Membre Honorifique de l’Académie Américaine des Arts et des Lettres, et a reçu en 2011 le Prix de Danse et Performance « Bessie » de New York pour l’ensemble de sa carrière. Cette même année, Trisha Brown reçoit le prestigieux Prix Dorothy et Lillian Gish pour « sa contribution exceptionnelle à la beauté du monde et le plaisir de l’humanité et la compréhension de la vie ». En 2012, Trisha Brown devient un United States Artists Simon Fellow et reçoit le premier Prix Robert Rauschenberg de la Fondation des Arts Contemporains. Elle a récemment reçu le prix du Magazine BOMB.