JOUR DE COLÈRE

JOUR DE COLÈRE

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Création le 23 mai 2019 à l'Opéra national de Lorraine (Nancy)

Photos (c) Laurent Philippe

30 MINUTES ENVIRON
 21 ARTISTES CHORÉGRAPHIQUES / 2 MUSICIENS

Chorégraphie
Olivia Grandville
Musique
Julius Eastman - "Evil Nigger"
Pianiste
Melaine Dalibert
Guitare électrique
Manuel Adnot
Scénographie et costumes
Jocelyn Cottencin
Lumières
Yves Godin
Costumes
Eric Martin
Assistante
Magali Caillet Gajan
Chorégraphie
Olivia Grandville
Musique
Julius Eastman - "Evil Nigger"
Pianiste
Melaine Dalibert
Guitare électrique
Manuel Adnot
Scénographie et costumes
Jocelyn Cottencin
Lumières
Yves Godin
Costumes
Eric Martin
Assistante
Magali Caillet Gajan

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« L’œuvre de Julius Eastman, figure injustement oubliée du minimalisme américain, inclut et transcende sa tragique biographie. Sa musique n’a finalement de minimal que ses procédés d’écritures. Pour le reste, elle apparaît surtout chargée d’une énergie rock en phase avec les engagements politiques du compositeur en tant que musicien noir et gay, en phase aussi avec son époque, cette génération qui rêvait de marier les idéologies collectives à la libération individuelle.

Le morceau Evil Nigger, ici dans une version pour piano et guitare électrique interprétée par Melaine Dalibert et Manuel Adnot, est un manifeste en soi. Questionné sur son titre polémique, Eastman se lance dans un éloge vibrant de l’engagement individuel et de la convergence des luttes.

C’est cet aspect, singulier et collectif, qui est le point de départ des 21 partitions interprétées par les danseurs. Elles usent et abusent des corps affûtés, des jambes acérées, des pirouettes et grands jetés désordonnés ; elles s’accumulent jusqu’au chaos, et mêlent, dans un même débordement d’énergie, gestes triviaux et figures virtuoses.

Nous avons besoin du soulèvement de la jeunesse. C’est le sens de l’énergie que je voudrais déployer ici, en écho à la formidable vitalité qui traverse la musique du compositeur, et dans l’écart qu’il ouvre lui-même entre musique savante et influence populaire. »

Olivia Grandville

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Olivia Grandville

De formation classique, Olivia Grandville démissionne de l'Opéra de Paris pour intégrer la compagnie Bagouet en 1988. Depuis une vingtaine d’années elle développe ses propres projets, articulés pour beaucoup autour de la question du langage et du phrasé, qu’il soit musical, verbal ou chorégraphique. 

En 2010, elle crée Une semaine d’art en Avignon avec Léone Nogarède et Catherine Legrand, dans le cadre des Sujets à Vif puis Le Cabaret discrépant, fruit d’un travail de recherche autour des partitions chorégraphiques lettristes, créé et présenté notamment au Festival d’Avignon en 2011, puis au Théâtre de la Colline. Durant la saison 2013-2014, elle crée plusieurs formes solo : L’invité mystère à partir du texte de Grégoire Bouiller, Le Grand Jeu - solo "sous influence", Toute ressemblance ou similitude d'après un texte d'Aurore Jacob. Elle renoue ensuite avec de plus grandes formes : Foules- création pour une centaine d’amateurs - est créée en 2015 et préfigure la pièce suivante, Combat de Carnaval et Carême pour 10 interprètes. Artiste associée au Lieu unique depuis 2017, elle y crée A l'Ouest en mai 2018 à partir de son voyage de recherche au Canada et aux Etats-Unis sur les danses des Premières Nations.

Par ailleurs interprète et improvisatrice, elle est régulièrement sollicitée pour la mise en œuvre ou la transmission de projets : récemment par Boris Charmatz (Roman-Photo, Levée des conflits, 20 danseurs pour le 20ème siècle), César Vayssié (Coproud)...


Julius Eastman

Julius Eastman né le 27 octobre 1940 à New York et mort le 28 mai 1990 à Buffalo est un compositeur, pianiste, chanteur et danseur afro-américain du courant minimaliste. Il fait partie des premiers musiciens à avoir associé des éléments de musique pop à la musique savante minimaliste. Les titres de ses œuvres ont souvent un aspect politiquement provocateur comme Evil Nigger ou Gay Guerilla. Il est mort dans la rue et l’indifférence en 1990, un grand nombre de ses partitions ont alors disparu. Ce n’est qu’au cours des années 2010 que son travail a commencé a être redécouvert.

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