Programme 1 (annulé)

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Partage

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Suite aux annonces gouvernementales du mardi 24 novembre, les lieux accueillant du public  devront malheureusement rester fermés jusqu'au 15 décembre 2020 au plus tôt. Par conséquent, les représentations du programme 1, prévues les 3, 4 et 8 décembre prochains sont annulées. 



Deux générations de chorégraphes, deux parcours artistiques différents mais qui se sont déjà croisés, se partagent l’affiche avec cette même envie de se nourrir de l’énergie des danseurs de la compagnie du CCN – Ballet de Lorraine. Avec NO OCO, Loïc Touzé souhaite se placer dans le creux offert par le travail en studio pour qu’un geste advienne collectivement, et jouer avec cette matière passive qui reçoit le rythme et fait passer du mouvement à la danse. Quant à Maud Le Pladec, poursuivant sa recherche sur la corporéité et l’écriture chorégraphique, elle nous invite, avec STATIC SHOT, à découvrir une pièce cinématographique, un cadre fixe où mouvement et regard ne s’arrêtent jamais. Les corps sont plongés dans un climax continu qui explore les notions de plaisir et d’extase.



NO OCO

Chorégraphie : Loïc Touzé

"J’ai très jeune débuté ma vie avec la danse à l’Opéra de Paris ; j’ai quitté cette institution alors que j’étais jeune adulte avec la sensation de sortir de la forêt des mouvements et des gestes pour aller vers la danse. Cela fait plus de trente ans que j’ai entrepris cette odyssée, je me suis perdu parfois, émerveillé à d’autres moments, j’ai douté souvent et j’ai appris à voir et à reconnaitre ces subtils espaces où la danse se tient. J’ai compris que la danse apparait volontiers à la seule condition que le danseur, lui, se retire, comme s’il n’y avait pas assez de place sur la scène pour la danse et le danseur en même temps. Ce paradoxe est, pour un interprète, sans aucun doute la chose la plus difficile à réaliser.

Venir rencontrer les danseuses et danseurs du CCN Ballet de Lorraine pour inventer avec eux une pièce est comme un retour dans la forêt vers la nuit de mes débuts. Me reviennent alors ces mots de Gilles Deleuze : « La forêt ne se définit pas par une forme, elle se définit par une puissance : puissance de faire pousser des arbres jusqu’au moment où elle ne peut plus. La seule question que j’ai à poser à la forêt n’est pas : quelle est ta figure et quels sont tes contours ? La seule question que j’ai à poser à la forêt c’est : quelle est ta puissance ? C’est-à-dire : jusqu’où iras-tu ? ».

Faire une danse c’est effectuer quelque chose de plus large que soi, charger nos gestes de puissances agissantes, inventer une destination, atteindre quelque chose ou quelqu’un. C’est aussi faire un saut hors de soi et risquer le vacillement, l’hésitation, la maladresse.  Une fois effectuées que deviennent ces danses ? Où vont-elles ? Continuent-elles d’agir sur les choses, les êtres et les idées ? 

J’ai besoin, avant que ne s’imposent tous sujets, thèmes, idées, de rencontrer les interprètes de la pièce qu’ensemble nous allons composer. Il y a bien sûr quelques intentions préalables, comme par exemple ce concept du sophiste Antiphon, l’arrythmiston : le non-formé, l’inorganisé, le libre de structure, ce qu’il y a de plus fondamental dans un être, la matière passive qui reçoit le rythme. 

C’est là où j’imagine que loge la musicalité de cette pièce, dans ce creux que nous allons ensemble faire advenir pour qu’un geste s’invente. De nos échanges des danses naîtront, nous les suivrons, les accorderons les unes aux autres, elles sont la pièce."

Loïc Touzé

En coproduction avec ORO.


Static Shot

Chorégraphie : Maud Le Pladec

"STATIC SHOT est mon prochain projet chorégraphique imaginé pour les danseurs du Ballet de Lorraine. Cette pièce qui verra le jour en 2020 repose sur une expérience artistique forte vécue pour la première fois il y a quelques mois : la rencontre de la danse avec le cinéma. En effet, la réalisatrice Valérie Donzelli m’a invitée à participer et collaborer sur son long métrage, «Notre-Dame », fiction dansée qui sortira sur les écrans la saison prochaine. Si cette expérience m’enthousiasmait d’un point de vue à la fois personnel et artistique, je n’avais pas imaginé à quel point celle-ci serait révélatrice d’un désir nouveau et pressant de questionner ma pratique à travers le 7ème art. Loin de moins l’idée d’introduire la projection d’images dans mes pièces. Non, c’est surtout à un niveau sensible mais aussi conceptuel et intellectuel que le choc a opéré. Les résonances de cette nouvelle expérience esthétique m’ayant permis d’ouvrir une réflexion autour du corps et de ses représentations, mais aussi, de continuer à creuser ma recherche sur le mouvement dansé."

Maud Le Pladec

En coproduction avec le CCN d'Orléans.