Programme Pas assez suédois !

Programme Pas assez suédois !

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Partage

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Première le 18 mai 2022 à l'Opéra national de Lorraine (Nancy)

Avec les 24 artistes chorégraphiques du CCN - Ballet de Lorraine

Chorégraphie
Dominique Brun, Latifa Laâbissi, Volmir Cordeiro, Petter Jacobsson et Thomas Caley
Chorégraphie
Dominique Brun, Latifa Laâbissi, Volmir Cordeiro, Petter Jacobsson et Thomas Caley

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"En 1920, au théâtre des Champs-Élysées, le public est désarçonné. Jean Börlin vient d’interpréter quatre pièces courtes en solo. Mis à part Nuit de Saint-Jean qui transpose les sarabandes du folklore populaire de son pays, on ne comprend pas les intentions du chorégraphe suédois. Que veulent les Ballet suédois de Rolf de Maré et comment les situer par rapport aux célèbres Ballets russes de Diaghilev ?

Ouverts aux tendances artistiques internationales, les Suédois souhaitent expérimenter de nouvelles formes et accordent leur confiance à des écrivains, compositeurs, et peintres très différents, dont Germaine Tailleferre, Hélène Perdriat, Irène Lagut et Andrée Parr. Chaque représentation est une performance syncrétique où Jean Börlin tient le premier rôle : trois pièces courtes font voyager le public d’un monde imaginaire à l’autre, du Brésil (L’homme et son désir), à l’Italie (La jarre) au continent africain (La création du monde) par exemple.

Un siècle plus tard, comment raviver les Ballets suédois alors que leur exotisme nourri de contes et de légendes poétiques raconte un autre monde que le nôtre ?

Le temps d’une soirée, le CCN-Ballet de Lorraine invite trois chorégraphes à s’emparer d’une des pièces du répertoire comportant plus de vingt créations entre 1920 et 1924. Avec Fugitives archives Latifa Laâbissi interroge Le marchand d’oiseaux ; Dominique Brun conçoit Danses crues à partir de Nuit de Saint-Jean ; Volmir Cordeiro signe Érosion, une remise en cause de L’homme et son désir, tandis que Petter Jacobsson et Thomas Caley invente Mesdames et Messieurs en s’inspirant de Cinésketch de Francis Picabia."

Carole Boulbès



Programme de la soirée


Fugitive Archives - Latifa Laâbissi

Mesdames et Messieurs - Petter Jacobsson et Thomas Caley

Danses crues - Dominique Brun

Erosion - Volmir Cordeiro


Durée de la représentation : 2h20



Photo Ciné Sketch: Adam et Eve © Man Ray 2015 Trust - Adagp Paris 2022

 TEASERS 









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Les chorégraphes

Dominique Brun

Interprète et chorégraphe, Dominique Brun est co-fondatrice de la compagnie La Salamandre (1980 à 1988) avec laquelle elle obtient le troisième prix au concours international de Bagnolet (1981) «  Le Ballet pour demain », et également co-fondatrice du Quatuor Albrecht Knust (1994 à 2003) avec lequel elle recrée de danses du répertoire historique à partir de partitions établies en système Laban. Après la dissolution du Quatuor Albrecht Knust, Dominique Brun crée Siléo (2004) à partir d’un texte de Wajdi Mouawad et de danses de l’entre-deux guerres signées Valeska Gert, Kurt Jooss, Dore Hoyer, Doris Humphrey, Mary Wigman.

En 2007, Dominique Brun réalise un DVD pédagogique consacré à L’Après-midi d’un faune (1912) de Vaslav Nijinski. Sur l’invitation de Jan Kounen, elle recrée à partir d'archives de l'époque des extraits du Sacre du printemps de 1913 de Nijinski pour le film Coco Chanel & Igor Stravinsky (2010). 

Soutenue par L’Association du 48 dirigée par le danseur et chorégraphe Sylvain Prunenec, elle prolonge ses recherches sur le « Sacre » par un diptyque : Sacre # 197 (2012) et Sacre # 2 (2014). Elle conclut ce cycle consacré à l’œuvre de Nijinski par la création de Jeux – Trois études pour sept petits paysages aveugles (2017). Vient ensuite Les Perles ne font pas le collier pièce qu’elle co-signe et danse avec Sylvain Prunenec (2018).  Elle crée enfin Le Poids des choses & Pierre et le Loup, son premier spectacle à destination du jeune public (et tout public) à partir du système de l'Effort de Rudolf Laban (2019).

Parallèlement aux recherches qu’elle mène sur le mouvement, Dominique Brun développe un goût artistique privilégié pour les relations qui s’établissent entre musique et danse. En 2016, la rencontre avec l’orchestre Les Siècles sous la direction de François-Xavier Roth donne lieu au partage d’un même plateau, celui de la Philharmonie de Paris, autour d’un projet Hommage à Nijinski qui tourne jusqu’en Chine.

Dominique Brun s'attèle aujourd'hui à deux œuvres majeures de Bronislava Nijinska. La relecture qu'elle entreprend des Noces et du Bolero, l'amène à une interprétation tant chorégraphique, que dramaturgique et musicale, le devenir des Noces et du Bolero se trouve entre tradition et interprétation, entre traces écrites et inventions chorégraphiques, dans les métamorphoses de la musique et de la danse. 


Volmir Cordeiro

Volmir Cordeiro est chorégraphe, danseur et chercheur brésilien. Il a d’abord étudié le théâtre pour ensuite collaborer avec les chorégraphes brésiliens Alejandro Ahmed, Cristina Moura et Lia Rodrigues. Il intègre la formation « Essais » en 2011 au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers - direction Emmanuelle Huynh, où il obtient un master en performance et création. En Europe, Il a participé aux pièces de Xavier Le Roy, Emmanuelle Huynh, Vera Mantero, Nadia Lauro & Zenna Parkins, Latifa Laâbissi et Rodrigo García.

Comme chorégraphe, il a créé un premier cycle de travail composé de trois solos : Ciel (2012, crée au CNDC d’Angers), Inês (2014, crée au Festival Actoral, à Marseille) et Rue avec les percussions de Washington Timbó (2015, créé au Musée du Louvre, en collaboration avec la FIAC). Avec la danseuse et chorégraphe Marcela Santander Corvalán, il a créé Époque, au Quartz, à Brest. En février 2017, il créé aussi à Brest une pièce pour quatre danseurs, L’oeil la bouche et le reste. En parallèle à cette création, il propose une exposition vidéo du même titre autour des poétiques du visage dans l’histoire de la danse pour le Centre d’Art Passerelle en collaboration avec le 40e anniversaire du Centre Pompidou. En septembre 2019, une pièce pour six interprètes, Trottoir, présentée au Festival Actoral à Marseille et au Festival D’Automne à Paris. Et dans ce même festival, en 2022, il présente le duo Métropole avec le percussionniste Philippe Foch.

Il enseigne régulièrement dans des écoles de formation chorégraphique telles que le Master Exerce (ICI-CCN Montpellier, France), Master Drama (Kask, Gand, Belgique), PARTS à Bruxelles, à la Ménagerie de Verre, au Conservatoire supérieur national de musique et de danse ainsi que dans le cadre du festival Camping, au Centre National de la Danse, à Pantin.

Il est l’auteur d’« Ex-Corpo » ouvrage consacré aux figures de la marginalité en danse contemporaine et à la notion d’artiste-chercheur, réflexions en continuité de la thèse qu’il a soutenu à l’Université Paris 8 en 2018.

En 2022 avec Érosion, création pour les danseurs du CCN - Ballet de Lorraine à Nancy, Volmir revisitera les Ballets Suédois, troupe particulière dadaïste installée aux Théâtres de Champs-Elysées entre 1920 et 1925.

Artiste associé à la Scène Nationale de Cergy-Pontoise Points Communs, et à la Briqueterie - CDCN du Val-de-Marne à Vitry, sa compagnie Donna Volcan, soutenue par la Drac au titre de l’aide à la structuration, pense le volcanique comme le fondement de la création : la terre, le feu, l’air et la pulsion vitale.

En 2021, Volmir Cordeiro reçoit le prix SACD Jeune Talent Chorégraphie.


Latifa Laâbissi

Mêlant les genres, redéfinissant les formats, les créations de Latifa Laâbissi font entrer sur scène un hors-champ multiple où se découpent des figures et des voix. La mise en jeu de la voix et du visage comme véhicule d’états minoritaires devient indissociable de l’acte dansé dans Self portrait camouflage (2006) et Loredreamsong (2010). Poursuivant sa réflexion autour de l’archive, elle crée Écran somnambule et La part du rite (2012) autour de la danse allemande des années 1920. Pourvu qu’on ait l’ivresse (2016), création cosignée avec la scénographe Nadia Lauro, produit des visions, des paysages, des images où se côtoient l’excès, le monstrueux, le beau, l’aléatoire, le comique et l’effroi. 

Depuis 2011, Latifa Laâbissi assure la direction artistique d’Extension Sauvage, programme artistique et pédagogique en milieu rural (Bretagne). En 2016, une monographie sur l’ensemble de son travail est parue aux Éditions Les Laboratoires d’Aubervilliers et Les Presses du réel. En 2018, elle crée avec Antonia Baehr la performance Consul et Meshie. Elles se retrouvent également en 2019 pour collaborer sur la vidéo Moving Backwards du duo d’artistes Pauline Boudry et Renate Lorenz, présentée au Pavillon suisse de la 58e Biennale de Venise. La même année, sa dernière création, White Dog fait le tour des festivals de Marseille, Tanz im August à Berlin, Automne à Paris et le festival TNB à Rennes, avant de poursuivre une tournée française et internationale. 

En 2021 Latifa Laâbissi présente deux créations : Ghost Party, une performance avec la vidéaste néerlandaise Manon de Boer et La Nuit tombe quand elle veut, réalisée avec le chorégraphe brésilien Marcelo Evelin.


Petter Jacobsson et Thomas Caley

Né à Stockholm, Petter Jacobsson commence la danse dès l’âge de trois ans et poursuit ses études à l’École du Ballet Royal de Suède, The School of American Ballet avec Stanley Williams. Il est ensuite diplômé de l’Académie Vaganova à St. Petersburg en 1982.

Danseur Etoile au Sadler’s Wells Royal Ballet à Londres de 1984 à 1993, il voyage à travers le monde aussi bien en dansant les grands rôles classiques, qu’en se produisant en tant qu’artiste invité avec de nombreuses compagnies internationales.

En 1993, il s’installe à New York où il commence une carrière de danseur indépendant en travaillant avec Twyla Tharp, Merce Cunningham au sein de son Repertory Group, Irene Hultman et Deborah Hay.

Le chorégraphe/danseur Thomas Caley est né aux Etats-Unis. En 1992 il reçoit une licence en Beaux arts au Purchase College de New York.

Entre 1994 et 2000, il travaille en tant que premier danseur avec la Merce Cunningham Dance Company. En 2000, il s’installe à Stockholm afin de poursuivre sa collaboration avec Petter Jacobsson et débute une carrière de danseur freelance en Europe. Il a ainsi travaillé en France avec Boris Charmatz pour le projet flip book.

Depuis 2011, Thomas Caley est coordinateur de recherche au CCN — Ballet de Lorraine.

Au milieu des années 90, Petter et Thomas commencent à travailler comme équipe créative, en chorégraphiant des pièces pour Martha@Mother, le Joyce Soho à New York et l’opéra Staden à l’Opéra Royal de Suède - Stockholm, dans le cadre de Stockholm, capitale européenne de la Culture, en 1998.

En 1999, lorsque Petter est nommé directeur artistique du Ballet Royal de Suède à Stockholm, ils s’installent en Europe pour poursuivre leur collaboration artistique. Une réalisation exceptionnelle de leur travail pour le Ballet Royal de Suède consiste alors à créer deux immenses happenings, Dans Les Coins et recoins 2000 et 2001. Le projet intègre le Ballet Royal, l’Opéra et l’Orchestre, ainsi que des artistes indépendants dans des espaces inhabituels de cette institution, utilisés exceptionnellement comme lieux de spectacles. Petter est désigné chorégraphe de l’année 2002 par la Société des chorégraphes suédois pour son travail de modernisation de la compagnie.

Après des années de collaboration, Petter et Thomas montent leur compagnie de danse indépendante en 2005 – leur travail inclut Nightlife, Unknown partner, Flux, No mans land – no lands man, The nearest nearness, en 2002, ils reçoivent un « Goldmask » de la meilleure chorégraphie pour la comédie musicale Chess avec Björn Ulveus et Benny Andersson (ABBA).

En 2011, Petter prend la direction du CCN – Ballet de Lorraine à Nancy, avec Thomas ils chorégraphient ensemble pour la compagnie : Untitled Partner #3, Performing Performing, Relâche, Armide, Discofoot, L’Envers, Record of Ancient Things, Happening Birthday, For Four Walls, Air-Condition. Leur projet pour le CCN convie une grande variété de talents artistiques venus du monde entier. Chaque créateur invité participe au questionnement actif d’un thème spécifique. La saison de La 12/13, Tête-à-Tête-à-Têtes 13/14, Live ! 14/15, Folk + Danse = (R)évolution 15/16, Des plaisirs inconnus 16/17, 50 ans ! 17-18, Fifty Plus ! 18/19, Inutile Beauté 19/20, Fiction Addiction 20/21 et Ready ! (made) 21/22. Pour assurer une forme d’art vivant et non fixe, ils continuent leurs recherches à travers des installations comme pour le Musée d’Art Moderne à Paris, le Centre Pompidou à Metz, ou l’initiative originale que sont les LAB-BLA-BAL, consistant en une série d’expérimentations open house art, d’ateliers et de discussions donnés au centre chorégraphique. En 2021, il a été nommé Officier des Arts et des Lettres.